Chacun de nous, dit un proverbe chinois, va se coucher chaque nuit auprès d’un tigre. On ne peut savoir, si, au réveil, il voudra nous lécher ou nous dévorer. C’est une belle image de la relation que nous avons avec nos propres limites. Le tigre représente l’énergie vitale, le Qi. Mais ce tigre peut-il devenir un sage ? Il faudrait qu’il cultive son adresse et approfondisse ses connaissances.
Chevaucher le Tigre et dompter le Dragon.
Concrètement, il s’agit là de savoir comment surmonter les obstacles et dénouer les inextricables enchevêtrements de la vie, unifier ce qui est séparé par sa perception, revenir à la neutralité. Parvenir à la réalisation de soi, être libre, et confiant.
Pour répondre à cette question je voudrais apporter le témoignage de mon expérience de vie, à travers différentes étapes, menant à l’individualité, à la liberté d’être pleinement soi-même. Ces étapes, au nombre de 7, n’ont pas d’ordre défini, elles se réalisent en même temps. C’est une spirale, qui monte vers plus grand que soi.
CONNAITRE
J’ai vécu longtemps dans l’ignorance totale de qui je suis réellement. Je suivais simplement ce que l’on m’avais inculqué, par mon éducation, ma culture, mon école, mes gènes, et mes traditions. Et je ne le savais pas…
Cette existence réduite de mes possibilités, m’enfermait dans une boite. Une boite très réduite, puisqu’elle se cantonnait à des croyances acquises de ma famille de générations en générations. Des pensées, des idées, des meurs, fabriqués suite à des événements, traumatisants pour beaucoup. Ainsi que mes propres croyances sur le monde que je n’avais pas appris à clarifier.
Le déclic de ma quête ? la dépression. J’étais en train de mourir psychiquement. Pour quelle raison ? Ma vie était vide de sens, à mon sens… Il me manquait l’essentiel. A cette époque je n’avais aucune idée de ce qu’il me manquait. Je savais juste que j’étais malheureuse car je me sentais empêchée de vivre par je ne sais quel étrange mur de béton armé.
La quête de la connaissance de soi (ce que je pense, ce que je dis, ce que je fais.), des autres, de la Terre et de l’Univers, permet de rentrer dans la profondeur de l’être, afin de ne plus subir les évènements de la vie. Afin de sortir de l’ignorance, de l’ombre et de l’inconnu, mais surtout de la peur et du faux.
Trouver la vérité, sa vérité, singulière, unique et merveilleuse. Un trésor oublié.
CROIRE
Nous sommes ce que nous pensons.
Nous créons notre vie d’après ce que nous pensons. Consciemment et inconsciemment. Il est possible de penser différemment, d’ouvrir son esprit, de sortir des idées préconçues, des préjugés, des croyances acquises. Apprendre à penser par soi-même, c’est à dire croire en soi.
La force de la croyance est une arme massive. Pas pour lutter, mais pour aller vers le meilleur en soi. Croire que je peux y arriver, croire que ce que je veux c’est le meilleur pour moi. Croire. La pensée n’est pas quelque chose que l’on peut toucher, quelque chose de matériel, pourtant elle existe.. C’est ce que l’on appelle l’esprit. Et la spiritualité c’est la science de l’esprit. La capacité à se connecter à ses pensées, et à les observer.
Ce qui m’a beaucoup aidé c’est que j’adore voyager dans mes pensées et mes rêves. Et j’ai cette sensation de toucher quelque chose de profond. Une vision merveilleuse, et magique de la vie.
Il y a une extrême beauté qui se cache au delà de tout ce que l’on voit. Et lorsque l’on peut percevoir cela, alors tout prend une dimension plus grande, plus noble, plus juste. C’est entre soi et soi que cela se joue, personne d’autre ne peut le voir comme je le vois. C’est une relation intime avec ce que l’on nomme « Dieu ».
PERCEVOIR
La façon dont je perçois le monde a été une clé essentielle. Comprendre que tout ce que je suis, vient de là. J’ai le choix entre la peur (dualité) et l’amour (neutralité) dans mon interprétation de la vie et des évènements. C’est ici que se situe mon pouvoir ultime, mon libre arbitre, qui me permet de sortir des peurs illusoires. J’étais enfermée dans la peur. Une anxiété, un stress, continu. J’avais même insensibilisé mon corps, et je m’étais dissociée de lui, afin de me protéger.
Apprendre la lucidité, ma vie a une fin, le temps m’est compté, je n’ai qu’une vie, et je ne pourrais jamais tout faire. Ainsi, je peux percevoir ma vie avec plus de conscience. La vie qui coule en moi m’est prêté, et je vais devoir la rendre, à un moment que je ne déciderai pas. Quel sens donner à ma vie ?
Percevoir au delà du visible, se relier à l’essentiel de mon être. Je ne suis pas une machine, mais un être vivant, avec une intelligence qui m’est propre. La vie n’a rien de cruel, la vie est neutre. Je suis la vie, j’incarne son expression, un bout de l’infinie possibilité. Et je me dois de répondre à l’appel de mon âme, la nourrir pour qu’elle puisse fleurir, s’exprimer de toute sa beauté.
RENONCER
Renoncer à vouloir être quelqu’un d’autre. Ainsi, sortir du masque que je me suis créé pour me protéger, enfant. Rendre à mes parents, ma famille ce qui leur appartient, toutes leurs projections. Ne plus me sentir coupable, victime. Me pardonner d’avoir été méchante car j’étais dans le faux croyant être dans le vrai. Faire la paix avec le passé, accepter de ne rien pouvoir y changer, faire le deuil.
Renoncer à me projeter, à accuser l’autre de ce que je vis. Me responsabiliser.
Il s’agit ici de nettoyer, faire le tri, le ménage. Faire sortir de soi toutes ces vieilles émotions, qui agissent sur moi comme une maladie, des déchets, des encombrants qui empêchent la lumière de passer, et la vie de circuler.
On a tous souffert, à différents degrés, de rejet, d’abandon, de trahison, d’humiliation, d’injustice ou de violence. Sans parler du poids des mémoires et des fantômes familiaux. Le père et la mère sont censés incarner la sécurité et l’amour. Lorsqu’ils sont défaillants, l’enfant tend à prendre la faute sur lui et à s’accuser de ce qu’il subit. « Si mon père me bat, c’est que je ne vaux rien ». Ainsi, je crée un mensonge qui repeint mon monde. Je ne vis plus dans la réalité, mais dans cette illusion.
Accepter les difficultés, accepter tout ce que je ne peux contrôler, devenir humble.
Accepter tout ce que le changement implique (perdre un emploi, divorcer, changer de fréquentations…), et renoncer à l’idéal que je m’étais imaginé.
J’ai dû renoncer à l’idée que je me faisais du bonheur ; le confort matériel… Mais une prison dorée. Dans cette vie là je ne réalisais pas ce pour quoi je suis ici, je ne réalisais pas mon talent, j’avais la vie de quelqu’un d’autre, la vie de Jennifer qui a peur, qui n’ose pas, qui se croit stupide et incapable.
M’OUVRIR
J’ai beaucoup lutté contre la vie, croyant que j’allais l’emporter. « La vie est un combat », comme parfois on peut l’entendre. Et bien j’ai appris, par la force des choses, que la vie n’est pas un combat. Lutter ne fait que renforcer ce contre quoi je lutte.
L’ouverture, la possibilité d’un autre possible advient lorsque je dis « oui » à la vie, que j’accepte ce monde tel qu’il est et pas comme je voudrais qu’il soit, que j’accepte ma vie telle qu’elle est à cet instant précis.
Apprendre la présence à soi, revenir au présent, à ce que je ressens dans mon corps, et ce que mon intuition perçoit. Ainsi, me faire confiance, et suivre ma voie, la voie de mon âme.
M’ouvrir au monde, aux autres. Devenir sujet parmi les sujets. Oser me montrer vulnérable et humaine. Je peux à présent voir les autres comme des individus, je n’attends plus rien d’eux, je n’ai plus peur, et je co-crée en conscience un monde à notre image. Je peux refuser ce que je ne veux pas dans ma vie, je ne me sens plus obligée de plaire à tout le monde. Je peux choisir de m’exprimer comme il est le plus juste pour moi, je peux choisir la vie que je veux créer, vivre ce que je choisis de vivre en fonction de ce qui se présente à moi.
C’est un pas que j’ai fait petit à petit, tellement la frayeur s’emparait de moi. Lorsque j’étais petite, j’étais terrorisée lorsque j’allais en forêt. Je ressentais le loup dans les bois. Bien sur personne ne me comprenait. Aujourd’hui, je comprends ce que voulais dire cette peur. En réalité, le loup c’était cette part de moi que je ressentais très fort, cette part instinctive, mes émotions.
J’ai appris à m’apprivoiser, et à m’ouvrir à ce que je ressens, l’étincelle, la flamme, le feu qui m’illumine, mon âme, ma raison d’être et mon envie de vivre, le lien qui m’unis à la Terre, à la vie. Me sentir pleinement vivante, le cœur battant, m’ouvrir à la vie, ne plus la rejeter parce que je sais que je vais mourir. C’est comme fuir le bonheur de peur qui ne se sauve. Ne pas oser saisir l’instant, la joie, parce que je sais que cela ne va pas durer, c’est se priver du bonheur d’être en vie.
MAITRISER
La maîtrise de soi, c’est le pouvoir de choisir, en conscience, l’acte à poser, en percevant la neutralité des choses et de la vie, ainsi ne plus subir un comportement qui ne m’appartient pas réellement. C’est aussi la connaissance approfondie de mes capacités et limites, avec la connaissance du monde qui m’entoure. C’est adopter de la posture de non vouloir, et trouver mon propre équilibre entre l’être et le faire, l’esprit et le corps, le limité avec l’illimité, etc…
C’est aussi savoir être patiente, devenir disciplinée, responsable. Mais surtout à l’écoute de mon corps et de mes besoins. Tendre vers mon objectif, mais revenir à soi, sans cesse. Ne jamais perdre de vue le sens de ma vie, et le but de la vie. Je suis ici pour jouir de la vie, pour être. Mais je suis aussi ici pour apprendre. Aller de l’avant, encore et toujours.
AIMER
Danser avec la vie et les éléments, vivre libre. A chaque instant.
La liberté de pouvoir être moi-même est un sentiment indescriptible… Je peux à présent développer et reconnaître mes talents, mon potentiel et ma singularité. Développer ma créativité, faire partie du monde. Je veux transmettre au monde mon savoir faire et mon savoir être comme un cadeau, le don de soi. Je veux recueillir les fruits de mon travail, et jouir d’une vie riche et heureuse. Faire évoluer le monde à ma façon et à mon niveau.
Je rayonne et ainsi j’inspire les autres à rayonner à leur tour !
Je sais que lorsque viendra la fin je n’aurai aucun regret, que j’aurai tout donné de mon vivant pour que la mort n’ai plus rien à me prendre…
Je m’appelle Jennifer, je suis une hypersensible, mais surtout précoce intellectuellement. Ce qui signifie que mon évolution psychologique, mon niveau de conscience à la naissance était élevé. Chaque personne est différente, et comme pour tout le monde personne ne doit être définit par rapport à une norme, être mis dans une case. Les cases et les généralités ne devraient pas être appliquées au êtres humains. Chaque personne devrait être reconnue dans sa singularité.
J’ai comme vous été contrainte d’accepter les croyances et projections de mes parents, et de créer un conditionnement. Seulement, cette différence qui est la mienne dans ma façon d’être (pensée en arborescence et hypersensibilité, niveau de conscience, etc…) a amplifié le phénomène. Chez moi tout est multiplié par rapport à la « normalité ».
C’est cette force de vie qui m’habite, cette conscience aiguisée, ce tigre qui me dévore, qui me donne l’élan pour tout affronter. Malgré la difficulté, je creuse inlassablement au plus profond de moi afin de véritablement incarner ce que je ressens et ce que je veux vivre, qui je suis, dans toute la complexité de mon être.
Il vous appartient de trouver la voie qui sera la votre, mais n’oubliez pas de rester les pieds bien dans la réalité de votre corps, car votre esprit est très puissant, l’imagination et formidable !
Regardons bien ce que nous faisons de notre monde à force de débordements…
Grandissons, il est temps.
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Hier, Mélanie Pelletier, empathe, accompagnante et motivatrice www.inspirezlajoiedevivre.com, vous a partagé son expérience et demain ce sera au tour d’Isabelle Lefebvre, Activatrice de Dons et Créatrice d’Empires http://isabellelefebvre.com
Jennifer Besson, life coach, philosophe
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